Instables et évanescents. Impalpables et invérifiables, ils cherchent tous les supports pour tenter de prendre vie. Une vie propre et envahis- sante, leur silence
Le lieu de mémoire était un petit meuble où étaient accumulées de vieilles boites de verre et des tiroirs sans fin dans un bois plié pour les tenir ensemble. J’y avais rassemblé des livres aux noms évocateurs, Mé- tamorphose, Divine comédie, L’empreinte du Dieu ou encore Mes pri- sons. Je n’avais pas manqué d’y déposer les bibles juives, chrétienne et musulmane et enfin quelques fragments de mues et autres talismans photographique. Le tout était ramassé comme une petite bibliothèque à laquelle on accédait des deux faces et qui avait été abandonnée là par les années.
Si la curiosité nous faisait nous approcher et le toupet en ouvrir la porte, si l’inconscience de tenir là une oeuvre dite d’art et non un livre nous fai- sait ouvrir l’un d’eux, on découvrait à l’intérieur que les mots avaient été creusés et laissaient la place à un autre monde plus visuel et tout aussi symbolique. Dans le tiroir des papillons avaient fait leur cocon et s’ap- prêtaient à s’envoler ou à rester, transformant la chrysalide en linceul.
Dans les bibles au chapitre 22 verset 6 et 7 du Deutéronome, des photos souvenirs d’enterrement d’oiseaux, dans des boites un vase de larme ou un livre emplumé, dans des boites des écorces tombées et enluminées après les mues des arbres, et encore mille autres détails emmenait le curieux dans un monde d’où j’espérais qu’il trouverait le courage d’ac- cepter son présent pour marcher vers le futur.
Dans l’espace refroidi par l’hiver mais chaleureux de cette construction en briques, je tentais de chercher dans le passé les éléments de réfé- rence aux chemins à venir. Je pensais que déterrant des mues advenues je mesurerais et réduirais la distance qui sépare la peur de l’action. Si j’avais été, par le passé, capable de m’affronter, je pourrais m’élancer de nouveau. Ce que je n’avais pas envisagé c’est le regard magnifié sur ce qui touchait aux temps bénis parce que passés.
Instables et évanescents. Impalpables et invérifiables, ils cherchent tous les supports pour tenter de prendre vie. Une vie propre et envahis- sante, leur silence
Le lieu de mémoire était un petit meuble où étaient accumulées de vieilles boites de verre et des tiroirs sans fin dans un bois plié pour les tenir ensemble. J’y avais rassemblé des livres aux noms évocateurs, Mé- tamorphose, Divine comédie, L’empreinte du Dieu ou encore Mes pri- sons. Je n’avais pas manqué d’y déposer les bibles juives, chrétienne et musulmane et enfin quelques fragments de mues et autres talismans photographique. Le tout était ramassé comme une petite bibliothèque à laquelle on accédait des deux faces et qui avait été abandonnée là par les années.
Si la curiosité nous faisait nous approcher et le toupet en ouvrir la porte, si l’inconscience de tenir là une oeuvre dite d’art et non un livre nous fai- sait ouvrir l’un d’eux, on découvrait à l’intérieur que les mots avaient été creusés et laissaient la place à un autre monde plus visuel et tout aussi symbolique. Dans le tiroir des papillons avaient fait leur cocon et s’ap- prêtaient à s’envoler ou à rester, transformant la chrysalide en linceul.
Dans les bibles au chapitre 22 verset 6 et 7 du Deutéronome, des photos souvenirs d’enterrement d’oiseaux, dans des boites un vase de larme ou un livre emplumé, dans des boites des écorces tombées et enluminées après les mues des arbres, et encore mille autres détails emmenait le curieux dans un monde d’où j’espérais qu’il trouverait le courage d’ac- cepter son présent pour marcher vers le futur.
Dans l’espace refroidi par l’hiver mais chaleureux de cette construction en briques, je tentais de chercher dans le passé les éléments de réfé- rence aux chemins à venir. Je pensais que déterrant des mues advenues je mesurerais et réduirais la distance qui sépare la peur de l’action. Si j’avais été, par le passé, capable de m’affronter, je pourrais m’élancer de nouveau. Ce que je n’avais pas envisagé c’est le regard magnifié sur ce qui touchait aux temps bénis parce que passés.