Parution – Smaris Elaphus n°3
Ces derniers temps, il semblerait que la mémoire m’occupe sans plus me préoccuper. La mémoire comme vecteur de changement est ce qui me meut. Je l’appelle le Futur Exhaussé, comme ça ex-haussé : ce qui nous hisse vers de meilleures parts de nous-mêmes.
C’est un aboutissement. Depuis un an, je m’empare des traces que j’ai semées, avec ou sans conscience : sculptures ou peintures en jachère, éléments collectés que je réinterprète et aboutis. J’explore les fins qui sont des débuts dans la résidence LABA–Paris, dont la restitution aura lieu à Paris le 19 novembre et dont je vous parlerai bientôt.
C’est le futur qui se dessine sur le passé.
J’ai aussi réfléchi à la mémoire avec et pour la très intéressante revue Smaris Elaphus, dédiée à la création contemporaine. Dans son n°03, la revue annuelle interroge la mémoire et le bruit. Comme dans mon travail, la mémoire s’incarne dans le silence : c’est ce que je présente dans la revue annuelle Smaris Elaphus.
La revue paraîtra le 10 janvier 2026.
Pour soutenir son édition — indépendante, sans publicité ni subventions — vous pouvez la précommander dès maintenant et jusqu’au 20 novembre 2025 :
https://www.artshebdomedias.com/smaris-elaphus/
Extrait :
« Un silence qui entoure ce qui n’a pas été dit ou compris. La mémoire n’est pas tant une accumulation de souvenirs qu’un espace de résonance. Une zone trouble où ce qui a été refoulé continue d’agir. Disons simplement que je ne me souviens pas bien. Ou alors, pas comme il faudrait. Et c’est justement ce manque qui m’oblige à chercher et à m’interroger. Est-ce que la mémoire est sacrée ? À quelle condition devient-elle un empêchement ? Ou bien est-elle un socle ? Chacun a sa mémoire, consciente ou non, transmise ou reconstruite. Chacun peut être encombré par des choses qu’il ne comprend pas, qui le traversent malgré lui. Alors, la tentation est grande de chercher à l’extérieur un exutoire, une distraction, une explication. Mais ce travail, c’est à l’intérieur qu’il faut le faire. C’est là que la mémoire devient vivante. Je ne crois pas qu’elle soit un sanctuaire, plutôt une matière à transformer… »
Conversation avec Marie Laure Desjardins