Le cri de Dieu
Voyez il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour vous redonner de mes nouvelles. Dans mes voyages intérieurs je n'ose vous convier alors que vous m'êtes si précieux. J'avance pourtant. 
Voici le texte qui les accompagne. Le cri de Dieu J’ai construit des arbres portant en fruits la sagesse et l’ignorance de ceux qu’ils désignent. Leur passé, leur présent, leur futur et tous les possibles qui les accompagnent. Eux c’est nous, c’est lui, c’est moi, c’est toi. Nous tous. La vie qui nous traverse, celle que l’on décide et les maillages qui nous retiennent. J’ai brodé les interrogations de la femme et de l’homme, du passage des saisons, j’en ai ramassé les feuilles assemblées en livres, cousues, reprisées. Sur ces chemins de vie, portant mon regard sur les moments qui les jalonnent et les font, je me suis attardée sur un souffle ; La prière qui partout nous conduit, craintifs. La prière se mue en cri, vers nos mères qui nous abandonnent en nous donnant naissance. Nous les confondons avec Dieu. Nous nous sommes perdus. Dans toutes les langues, dans toutes les foi. A regarder au delà des cieux ce qui repose en nous. Nous nous sommes perdus. A décortiquer ce qui nous compose, nous nous sommes perdus. Mais si nous reconstituons patiemment le doute et la fragilité qui nous définissent, remettons l’amour entre nos mains et renouant avec le divin qui est en nous, nous entendons notre cri. Le cri de l’Homme. Ce sont ces cris que j’ai gravés, brulés, peints, assemblés, pour les laisser s'envoler.

