Vertigo – 3 – Journal jour 2 et jour 3

Lundi 18 mai 18:17, le soulagement de la première journée achevée, un semblant de routine pour ne pas être totalement en dérive, des repères, la table d’où j’écris ces lignes, les branches ramassées puis posées sur une armoire pour pré-figurer la bibliothèque de l’institut francais. Les branches abandonnées après les avoir amassées, les feuilles qui fanent. Les plumes qui ne se laissent pas enfiler sur les fils de fer. L’impossibilité de faire tenir un si grand arbre dans une petite voiture, le nid qui n’en sera peut être pas un. Mais il faudra bien. Comme s’écrivent les pas de danse de Noa, dans le silence, chorégraphie en devenir, réverbérations de nos mondes croisées. Une nécessité appelée par une intuition, des petits cailloux jetés ça et la et se dessine un sens un contexte, qu’elle habille de musique et moi de mots. Elle fait partie des miens.

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Mardi 19 mai vers 11h, je consigne des mots en lignes et en volutes. D'un jour à l'autre ils se mélangent, s'empiètent. Pour le moment deux lignes qui ne savent pas si elles seront encore lisibles. Une journée après une autre, chacune unique, en mémoire le soir. Mise au pot commun de l'année. Année en mémoire à la veille de de la nouvelle, mise au pot commun d'une vie. Et pourtant certains mots émergent, moments uniques, falsificateurs de nos histoires, symboles de ce qui les a fait naitre. Quand il n'y a rien encore, des traces imaginées, il est fait place.

Mardi 19 mai 15:29, une matinée qui ramène à la vie, aux enfants, aux passages, nous ré-ancrant dans le terrestre en lien avec le spirituel. Le fils de Noa et Adi, ce matin à jerusalem, au dessus de la vieille ville a pris sa place dans le monde des Hommes. Tout est à accomplir. De la haut nous surplombions l'église de Marie Magdeleine et son dôme d'or, El Aqsa et son dôme noir, et le bord du vestige du second temple, un four à céramiques majestueux comme un four à pain émergeait de détritus. L'homme qui possède la maison et le four m'en a conté la fable. Son père était venue en Israel en 1939 fuyant l'Allemagne, il en reparti en 1955 pour New York et une carrière d'artiste renommé. En 1965, en voyage à Amsterdam une jeune femme lui dit l'avoir rencontré sur le Mont Zion, elle était très belle, il ne la contredit pas et en tomba amoureux. Elle l'emmena là ou nous trouvons, elle y vecu 7 ans et mourru. L'homme tape le mur " Derrière ce mur c'était la Jordanie". Je lui demande s'il a hérité de la maison de son père, Non me dit il je l'ai achetée il y a 7 ans et en ai fait un musee. Quand et où l'histoire commence-telle?

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Publié le 21/05/2015