Le sacré

Pour quelques jours encore, jusqu'au 9 mai, vous pouvez voir des féminité et des cris à la Galerie Joyce Yahouda à Montreal.
Mounir Fatmi 1

La confrontation de deux idées, séries, concepts autant dire deux mondes, que je n'avais pas associés de moi-même, les féminité(s) et les cris, a je vous l'ai écris dans mon précédent mail fait naître de nouvelles histoires, réflexions : de nouvelles routes. Ce que l'on créé peut vivre hors de soi, jusqu'à s'en détacher complètement, et créer à son tour. Je le savais pour les enfants, je le comprends pour mon travail artistique. Jusque là, je racontais des histoires, combinant les oeuvres assemblées en séries/concepts/idées. Les oeuvres ont leur énergie propre, elles invitent ceux qui les regardent sur son chemin personnel et intime. Elles réveillent le sacré.

Les histoires ont commencé à se raconter hors de moi, par des associations aléatoires de mes idées, j'en suis devenue spectatrice.

Cette dimension philosophique de l'art, je vais l'explorer lors de la nuit de la philosophie à l'institut français de Tel Aviv, le 28 mai, où l'oeuvre-son "A ma mère" sera en écoute libre toute la nuit dans la médiathèque de l'Institut.

J'aurais l'occasion de vous en reparler, car avant, je pars deux semaines du 17 au 28 mai, en résidence d'artiste dans l'antre de la troupe de danse contemporaine Vertigo, un éco-village entre Jérusalem et Tel-Aviv, et je vous emmène avec moi.

Aujourd'hui je partage les images du travail de deux artistes plasticiens qui, il me semble, illustrent bien l'idée de la philosophie plastique telle que je me la représente. Dites moi ce que vous en pensez.

Isabelle Roy travaille à l'hôpital Saint-Anne où elle a son atelier. J'ai vu son travail pour la première fois à la Maison Rouge, et la seconde, qui a confirmé mon impression et mon émotion au Musée Singer Polignac de l'Hopital Saint-Anne à Paris. Elle créé des chambres-monde dans lesquels elle emmène les spectateurs en voyage. Une expérience initiatique.

Isabelle Roy Matrice 1Isabelle Roy Matrice 2

Mounir Fatmi, je l'ai découvert au travers de sa vidéo "The beautiful Language", où se croisent des extraits du film l'enfant sauvage et des images de langues aux lettres étrangères. La question qui émerge est qui est l'étranger, qui est le sauvage ? Où est l'exil. C'est un sujet qui l'habite et qu'il traite sans fin. Les exils géographiques, les exils intérieurs. Il éclaire le mien.

Mounir Fatmi 2

 

 

Publié le 06/05/2015